Le web de Dominique Guebey – La marche athlétique

Page web  : http://www.dg77.net/marche/chroniqu/story.htm


   D o m i n i q u e   G u e b e y    J u n g l e      La marche athlétique

Quelques notes sur l’histoire de la marche

Sommaire

Références

Histoires anciennes

Nous commencerons en -489, quand Philippidès parcourut les 200 km d’Athènes à Sparte en 2 jours. C’est une histoire connue.

La marche de compétition aurait été pratiquée en 1226 sous le règne de Philippe VI de Valois. On sait qu’en 1485, sous Charles VIII, fut disputé un Semur-Autun-Semur de 140 km. En 1583, on connait le nom du vainqueur (l’irlandais Langham) et le temps (42 heures) pour les 240 km parcourus jusqu’à Londres.

Au XVIIIe, Vronov fut célèbre en Russie pour avoir parcouru 100 km entre aube et crépuscule ; le même couvrit d’une traite en 1709 les 380 km de Moscou a Smolensk.

Des résultats pédestres nombreux ont été consignés vers le XVIIIe siècle en Angleterre. Il s’agit de défis entre aristocrates qui semblent avoir aligné leurs marcheurs-messagers un peu comme ils auraient engagé le pur-sang dont ils étaient fiers.

Le plus fameux de tous les marcheurs anglais de l’époque fut le capitaine écossais Barclay Allardice (1779-1854). Il battit le record de Powell : 640 km en 133 heures. C’etait un professionnel : selon la chronique, pour 3,5 millions de lires, il marcha pendant 1000 heures.

Cet exploit ne fut pas unique : en 1817 Eaton et Baker luttèrent sur 2000 miles (3218 km) à Warmwoodscrubs. Eaton l’emporta en 42 jours. Eaton, comme Barclay, et après lui G. Wilson, pratiquèrent l’épreuve des 1000 heures.

Début du sport moderne

L’Angleterre est le véritable berceau de l’activité sportive telle que nous la connaissons. La marche y fut largement pratiquée, souvent sur de fort longues distances.

En 1852 fut fondée en France l’école militaire de Joinville. La marche était au programme d’instruction physique. à la même époque ce sport commençait à apparaître aux états-Unis1. L’organisation et la réglementation du sport se précisent fin XIXe. Des distances plus courtes apparaissent alors. En 1878 a lieu le premier championnat anglais sur la distance classique de 7 miles (11,2 km). Cette année-là, Howes couvre officiellement 205,489 km en 24 heures, excellente performance. Le vénérable Londres-Brighton (83 km) apparait en 1881.

Aux États-Unis, le premier championnat officiel se dispute en 1876 sur courte distance, mais la faveur du public va toujours aux plus longues. On disputait beaucoup de 6 jours, comme en cyclisme. Ainsi le grand duel entre Daniel O’Lery et E.P. Weston au Madison Square Garden de New York. C’est dans une telle epreuve qu’à Sheffield en 1882 l’anglais George Littlewood, parcourut 854,668 km en 139 heures. L’americain J. Meagher, en 1882, réalisa 13,150km dans l’heure. En Angleterre, l’année suivante, J.W. Raby fit 1h55'56" aux 15 miles (24,139 km)… W.Perkins, un anglais, etablit (pour 70 ans) le record des 20 miles (32km186) sur piste, avec 2h39'57".

Citons encore en 1892 le Paris-Belfort de 496 km gagne par Ramoge, précurseur des Strasbourg-Paris (le premier en 1926, gagne par Linder, 504 km en 78h47) et Paris-Colmar. Rappelons les fameux 24 heures et 500 km des annees 1892-1898 de Neuilly, Clignancourt ou Buffalo (USA). En 1901 : le Turin-Marseille-Barcelone… En 1908, T.C. Hammond (GBR) fit 211,350 km en 24 heures.

Époque récente

En France comme en d’autres pays exista une Union Francaise de Marche ; celle-ci fit concurrence avec la Fédération Française d’Athlétisme jusqu’à l’unification de 1965. Ce chapitre de l’histoire est indissolublement lié au nom d’Émile Anthoine (1882-1869).

Il a existé depuis longtemps de vivaces foyers de marche : au Royaume-Uni, aux pays baltes, en Italie, Ukraine. Auxquels se sont jointes d’autres nations. Pensons aux efforts (un peu par tous les moyens) de la “RDA” (DDR/GDR) ; mais encore aux réussites mexicaines depuis les années 1960, liées à la présence d’un unique entraineur polonais, qui ont essaimé à travers le continent sud-américain (et probablement contribué à l’éclosion de la marche espagnole – d’ailleurs barcelonaise pour commencer).

La marche féminine, préexistante en scandinavie et Grande-Bretagne, a fini par gagner ses galons internationaux : 1987 aux championnats du Monde, et 1996 aux JO.

L’évolution de la marche contemporaine suit plus ou moins celle de l’olympisme.

La suite arrive bientôt.

Notes