Glen Bowersock Le Trône d'Adoulis - Les Guerres de la mer Rouge à la veille de l'Islam. The Throne of Adulis. Red Sea Wars on the Eve of Islam. (Oxford University Press, New York 2013) Ed. Albin Michel - 2014 ISBN 9 782226 257062 Trad. Pierre-Emmanuel Dauzat Sur l'Afrique orientale dans l'Antiquité tardive. Ethiopie (cf ville de Aksûm) : chrétienne monophysisiste Yemen (Himyar) : judaïsé Empire byzantin : chrétien diphysiste Empire perse : chrétien nestorien (diphysiste) Quand, au VIe sièce, l'Ethiopie, chrétienne (monophysiste) et impérialiste, s'en prenait au Yemen (Himyar) juif ; ce dernier protégé par les Perses (Chrétiens mais nestoriens), en butte eux-même aux menées de Byzance (Chrétienne orthodoxe). Byzance trop heureuse de contrer la Perse Sassanide (quoique diphysiste comme elle). Ou, quand les hiérarchies de dieux anciens se transforment en anges intermédiaires, polythéisme et monothéisme se mêlant dans cet ancien horizon. L'Ethiopie était un royaume chrétien, mais monophysiste, on y rejetait la conception duale de la nature du Christ, ce qui la mettait en conflit avec l'empire romain d'Orient (Byzance). De l'autre côté de la mer Rouge, l'Arabie comptait des communautés chrétiennes mais le sud (l'actuel Yemen) était une nation affiliée aux Juifs. Cf http://www.lemondedesreligions.fr/ "Non loin du royaume d’Himyar se trouvait une communauté chrétienne à Najran, au sud-ouest de l’actuelle Arabie saoudite. En 523, Himyar attaque cette cité chrétienne et massacre sa population. Cette « étrangeté de l’histoire » peut s’expliquer par « l’influence des Perses », qui ont utilisé le royaume himyarite pour freiner les ardeurs conquérantes chrétiennes. Les Éthiopiens disposaient désormais d’un prétexte pour mener une expédition militaire, forte de 120 000 hommes. Si Himyar est soutenu par les Perses, Aksoum est encouragé par les Byzantins, malgré quelques dissensions dogmatiques. « Ici, la politique a donc transcendé les différences religieuses », note l’universitaire." Comme les Perses étaient les alliés « des juifs d’Arabie et de Palestine, les musulmans, tout comme les polythéistes, cherchaient un soutien auprès des chrétiens. Cela explique la nature des relations cordiales des premiers musulmans avec le Négus qui a refusé de les livrer aux païens ». Lorsque l’islam s’étendra plus loin que les terres d’Arabie, les armées musulmanes partiront à la conquête de l’Empire perse. Au-delà du contexte militaire, le choix d’attaquer les Sassanides, et non les Byzantins, « peut sembler plus politique que religieux afin d’affermir leur alliance avec l’Éthiopie ». Glen W. Bowersock conclut son ouvrage par une passionnante étude du mot hanif, « assez négligé par les spécialistes de l’islam », juge le chercheur.