Le web de Dominique Guebey – Les belles lettres

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   D o m i n i q u e   G u e b e y    J u n g l e      Les belles lettres

Langue française

Certains sont d’or


Brantôme (1539-1614) Vie des Dames Galantes
Premier discours

« J’ai cogneu un tres-grand seigneur qui, un matin, voulant aller à la chasse, et ses gentilshommes l’estant venu trouver à son lever, ainsi qu’on le chaussoit, et avoit sa femme couchée près de luy, et qui lui tenait son cas en pleine main, il leva si promptement la couverture qu’elle n’eut loisir de lever la main où elle estoit posée, que l’on l’y vit à l’aise et la moitié de son corps ; et en se riant, il dit à ces messieurs qui estoyent présents  : « Et bien, Messieurs, ne vous ai-je pas fait voir choses et autres de ma femme ? » Laquelle fut si depite de ce trait qu’elle luy en voulut un mal extreme, et mesme pour la surprise de cette main ; et, possible, depuis elle le lui rendit bien. »


Gabriel Bataille (1575-1630)
Un satyre cornu
Ce badin toutefois eut si peu de courage
qu’elle sortit du bois avec son pucelage.
Non, ne lui coupez pas, laissez-lui son pauvre cas.

Jean de la Fontaine (1621-1695)
Janot et Catin
[...]
Telle censure
Ne fut si sure
Qu’elle esperoit :
De ma fressure
Dame luxure
Ja s’emparoit.
En tel détroit
Mon cas estoit,
Que je quis meilleure aventure :
Catin ce jeu point n’entendoit
Mieux attaquoit, mieux défendoit ;
Dont je souffris peine très dure.
[...]

Lucien Rebatet (1903-1972)
Les deux étendards

(ch. XIV) […] Les autres filles défilaient, nues jusqu’à ras de touffe — la tunique étant sans doute l’attestation d'un grade — les dédaigneuses, brunes jusqu’au bleu de nuit, ayant opté pour le noir regard chargé d’un hautain courroux ou d’un monde de pensées avec tout juste un gros cabochon sur le cas ; les blondes anguleuses et distantes, les mutines rondelettes, les aguicheuses, les douloureuses aux lèvres entrouvertes par on ne savait quelle âcre volupté ou quel purgatif, les poseuses affichant leurs trente-deux dents avec le rictus classique, toutes plaçant leurs talents et personnalités dans ce tour de bêtes au manège, les unes glissant à tout petits pas précieux à la Salammbô, en faisant bomber les seins, d’autres progressant par le tortillement d’une seule fesse, ou bien raffinant sur la balancement des épaules ; celle-ci la main inspirée, en corolle au-dessus de la tête, celle-là bras écartés hiératiquement, et derrière elles d’autres encore, du style vestale, du style Shéhérazade, du style asiatique, du style Bacchante, le teint mécanisé par l’habitude et d’une niaiserie désarmante dans le poncif.

(ch. XXI) 6 novembre. […] Toujours est-il que la dernière nuit m’a valu cette révélation auriculaire : Mlle Denise se masturbe à se fendre le cas jusqu’au menton.