Le web de Dominique Guebey – Les belles lettres

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Langue française

Nanan

Samuel Beckett, L’innommable – p. 48/211

« Viens, mon agneau, folâtrer parmi nous, c’est vite passé, tu verras, juste le temps de faire joujou avec une agnelle, ça c’est du nanan. »

Jean Giono, Les grands chemins – p. 95/145

« Un blessé, un barbu blond aux larges épaules, à la démarche chaloupée, c’est du nanan malgré les cornettes, pour ces femmes qui vivent seules, en économie fermée, à la lisière des bois. »

Charles Baudelaire, Les drames et les romans honnêtes

Article in La Semaine théatrale, janvier 1853.

« Mais voilà qu’en poursuivant, je m’aperçus que la sagesse y était incessamment abreuvée de sucreries, la méchanceté invariablement ridiculisée par le châtiment. Si vous êtes sage, vous aurez du nanan, telle est la base de cette morale. »

Honoré de Balzac, Le père Goriot – p. 102/270

« …D’abord deux années à droguer dans Paris, à regarder sans y toucher, les nanans dont nous sommes friands. C’est fatigant de désirer toujours sans jamais se satisfaire. Si vous étiez pâles et de la nature des mollusques, vous n’auriez rien à craindre ; mais nous avons le sang fiévreux des lions et un appétit à faire vingt sottises par jour… »

Céline, Mort à crédit (Gallimard, coll. Folio, p. 115/623)

Je trouvais toujours pas d’acquéreur…

Le mec, c’était un petit nougat tout bridé de la tronche, avec une voix de vieille daronne, tout futé, menu, il portait aussi une robe de soie à ramages, et des babouches sur planchettes, enfin le véritable magot, sauf le chapeau mou… D’abord, il mouffte pas grand-chose… Mais tout de même j’ai discerné que je lui tape un peu dans l’œil avec mon grand choix de sortilèges… mes mandragores… toutes mes méduses en tire-bouchon… mes broches en peaux de Samothrace… C’est du nanan pour un Chinois !… Il fallait venir d’aussi loin pour goûter mon assortiment…

(En traduction) James Joyce, Ulysse (Gallimard, éd. 2004)

III – Protée (p. 59), traduction Pascal Bataillard : « Nanan mourante rentre père »1

XV – Circé (p. 631), trad. Bernard Hoepffner : (Elie) …« vous pigez ? C'est un pharedevie, pour sûr. Ça, je vous le dis, le nec plus ultra. C'est du nanan, avec du miel dessus en plus. Vous êtes bons sur toute la ligne, bons pour le départ. C’est immense, supersomptueux »2


Notes