Le web de Dominique Guebey – Les belles lettres

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D.A.F. de Sade (1740-1814) La Philosophie dans le Boudoir (suite - Quatrième dialogue)

D : Eh bien ! Mais, c’est le cul ! Jamais la nature, mon cher chevalier, si tu scrutes avec soin ses lois, n’indiqua d’autres autels à notre hommage que le trou du derrière ; elle permet le reste, mais elle ordonne celui-ci. Ah ! Sacredieu ! Si son intention n’était pas que nous foutions des culs, aurait-elle aussi justement proportionné leur orifice à nos membres ? Cet orifice n’est-il pas rond comme eux? Quel être assez ennemi du bon sens peut imaginer qu’un trou ovale puisse avoir été créé par la nature pour des membres ronds ! Ses intentions se lisent dans cette difformité ; elle nous fait voir clairement par là que des sacrifices trop réitérés dans cette partie, en multipliant une propagation dont elle ne fait que nous accorder la tolérance, lui déplairaient infailliblement. Mais poursuivons notre éducation. Eugénie vient de considérer tout à l’aise le sublime mystère d’une décharge ; je voudrais maintenant qu’elle apprît à en diriger les flots.

S-A : Dans l’épuisement où vous voilà tous deux, c’est lui préparer bien de la peine.

D : J’en conviens, aussi voilà pourquoi je désirerais que nous puissions avoir, dans votre maison ou dans votre campagne, quelque jeune garçon bien robuste, qui nous servirait de mannequin, et sur lequel nous pourrions donner des leçons.

S-A : J’ai précisément votre affaire.

D : Ne serait-ce point par hasard un jeune jardinier, d’une figure délicieuse, d’environ dix-huit ou vingt ans, que j’ai vu tout à l’heure travaillant à votre potager ?

S-A : Augustin ! Oui, précisément, Augustin, dont le membre a treize pouces de long sur huit et demi de circonférence !

D : Ah ! Juste ciel ! Quel monstre !… et cela décharge ?…

S-A : Oh ! Comme un torrent !… Je vais le chercher.