Le web de Dominique Guebey – Les belles lettres

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D.A.F. de Sade (1740-1814) La Philosophie dans le Boudoir (suite - Cinquieme dialogue)

S-A : Ah ! Mes amis, me voilà donc foutue des deux côtés… Sacredieu ! Quel divin plaisir !… Non, il n’en est pas de semblable au monde… Ah ! Foutre ! Que je plains la femme qui ne l’a pas goûté !… Secoue-moi, Dolmancé, secoue-moi… force-moi par la violence de tes mouvements à me précipiter sur le glaive de mon frère, et toi, Eugénie, contemple-moi ; viens me regarder dans le vice ; viens apprendre, à mon exemple, à le goûter avec transport, à le savourer avec délices… Vois, mon amour, vois tout ce que je fais à la fois : scandale, séduction, mauvais exemple, inceste, adultère, sodomie !… O Lucifer ! Seul et unique dieu de mon âme, inspire-moi quelque chose de plus, offre à mon cœur de nouveaux écarts, et tu verras comme je m’y plongerai !

D : Voluptueuse créature ! Comme tu détermines mon foutre, comme tu en presses la décharge par tes propos et l’extrême chaleur de ton cul !… Tout va me faire partir à l’instant… Eugénie, échauffe le courage de mon fouteur ; presse ses flancs, entrouvre ses fesses ; tu connais maintenant l’art de ranimer des désirs vacillants… Ta seule approche donne de l’énergie au vit qui me fout… Je le sens, ses secousses sont plus vives… Friponne, il faut que je te cède ce que je n’aurais voulu devoir qu’à mon cul… Chevalier, tu t’emportes, je le sens… Attends-moi !… attends-nous !… O mes amis, ne déchargeons qu’ensemble : c’est le seul bonheur de la vie !…

S-A : Ah ! Foutre ! Foutre ! Partez quand vous voudrez… pour moi, je n’y tiens plus ! Double nom d’un dieu, dont je me fous !… Sacré bougre de dieu ! Je décharge !… Inondez-moi, mes amis… inondez votre putain… lancez les flots de votre foutre écumeux jusqu’au fond de son âme embrasée : elle n’existe que pour les recevoir !… Ahe ! Ahe ! Ahe ! Foutre !… foutre ! Quel incroyable excès de volupté !… Je me meurs ! Eugénie, que je te baise, que je te mange, que je dévore ton foutre, en perdant le mien !… (Augustin, Dolmancé et le chevalier font chorus ; la crainte d’être monotone nous empêche de rendre des expressions qui, dans de tels instants, se ressemblent toutes.)

D : Voilà une des bonnes jouissances que j’aie eues de ma vie. (Montrant Augustin.) Ce bougre-là m’a rempli de sperme !… mais je vous l’ai bien rendu, madame !…

S-A : Ah ! Ne m’en parlez pas j’en suis inondée.

Eu : Je n’en peux pas dire autant, moi ! (Se jetant en folâtrant dans les bras de son amie.) Tu dis que tu as fait bien des péchés, ma bonne ; jamais, pour moi, Dieu merci ! Pas un seul ! Ah ! Si je mange longtemps mon pain à la fumée comme cela, je n’aurai pas d’indigestion.

S-A, éclatant de rire : La drôle de créature !

D : Elle est charmante !… Venez ici, petite fille, que je vous fouette. (Il lui claque le cul.) Baisez-moi, vous aurez bientôt votre tour.