Le web de Dominique Guebey – Les belles lettres

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   D o m i n i q u e   G u e b e y    J u n g l e      Les belles lettres

D.A.F. de Sade (1740-1814) La Philosophie dans le Boudoir (suite - Cinquieme dialogue)

D : Parce que les lois ne sont pas faites pour le particulier, mais pour le général, ce qui les met dans une perpétuelle contradiction avec l’intérêt, attendu que l’intérêt personnel l’est toujours avec l’intérêt général. Mais les lois, bonnes pour la société, sont très mauvaises pour l’individu qui la compose ; car, pour une fois qu’elles le protègent ou le garantissent, elles le gênent et le captivent les trois quarts de sa vie ; aussi l’homme sage et plein de mépris pour elles les tolère-t-il, comme il fait des serpents et des vipères, qui, bien qu’ils blessent ou qu’ils empoisonnent, servent pourtant quelquefois dans la médecine ; il se garantira des lois comme il fera de ces bêtes venimeuses ; il s’en mettra à l’abri par des précautions, par des mystères, toutes choses faciles à la sagesse et à la prudence. Que la fantaisie de quelques crimes vienne enflammer votre âme, Eugénie, et soyez bien certaine de les commettre en paix, entre votre amie et moi.

Eu : Ah ! Cette fantaisie est déjà dans mon cœur !

S-A : Quel caprice t’agite, Eugénie ? Dis-le-nous avec confiance.

Eu, égarée : Je voudrais une victime.

S-A : Et de quel sexe la désires-tu ?

Eu : Du mien !

D : Eh bien, madame, êtes-vous contente de votre élève ? Ses progrès sont-ils assez rapides ?

Eu, comme ci-dessus : Une victime, ma bonne, une victime !… Oh ! Dieux ! Cela ferait le bonheur de ma vie !…

S-A : Et que lui ferais-tu ?

Eu : Tout !… tout !… tout ce qui pourrait la rendre la plus malheureuse des créatures. Oh ! Ma bonne, ma bonne, aie pitié de moi, je n’en puis plus !…

D : Sacredieu ! Quelle imagination !… Viens, Eugénie, tu es délicieuse… viens que je te baise, mille et mille fois ! (Il la reprend dans ses bras.) Tenez, madame, tenez, regardez cette libertine comme elle décharge de tête sans qu’on la touche… Il faut absolument que je l’encule encore une fois !

Eu : Aurai-je après ce que je demande ?

D : Oui, folle !… oui, l’on t’en répond !

Eu : Oh ! Mon ami, voilà mon cul !… faites-en ce que vous voudrez !

D : Attendez, que je dispose cette jouissance d’une manière un peu luxurieuse. (Tout s’exécute à mesure que Dolmancé indique.) Augustin, étends-toi sur le bord de ce lit ; qu’Eugénie se couche dans tes bras ; pendant que je la sodomiserai, je branlerai son clitoris avec la superbe tête du vit d’Augustin, qui, pour ménager son foutre, aura soin de ne pas décharger ; le cher chevalier, qui, sans dire un mot, se branle tout doucement en nous écoutant, voudra bien s’étendre sur les épaules d’Eugénie, en exposant ses belles fesses à mes baisers : je le branlerai en dessous ; ce qui fait qu’ayant mon engin dans un cul, je polluerai un vit de chaque main ; et vous, madame, après avoir été votre mari, je veux que vous deveniez le mien ; revêtissez-vous du plus énorme de vos godemichés !